150 ANS DE LA COMMUNE : VIVRE A GAVRES EN 2030

mercredi, Juin 21

Dominique THOMAS-PADELLEC nous propulse dans le futur.

Vivre à Gâvres en 2030

D’une rive à l’autre, il faut passer
Plus de sardines ni de sardiniers
Plus de thons ni de thoniers
Mais des voiles et des voiliers

Sur les pontons amarrés
Qui ont remplacé les quais
Où la flottille de chalutiers
Fièrement pavoisée s’abritait
Et donnais vie
Au petit pays où j’ai grandi

Effluves de fleurs de sardines
Senteurs d’œillets maritimes
Poussées au large
Par le vent de ma presqu’île
Point d’ancrage qui me ramène
Toujours à Gâvres
Mon jardin des mers.
Coffret où sont solidement
cultivées mes racines
Dans cette ambiance marine
Toujours imbibées par des embruns parfumés
Qui m’imprègnent d’air salin

Côté port, ou côté jardin
Petite mer, rivière des parfums
Petite mer, véritable écrin
Ne te laisse pas affalée
Malgré tes digues fatiguées
Livrées aux vents mauvais.
Quel combat titanesque livré
Pour empêcher la mer d’avancer
Et cette beauté de s’effondrer

La mer, il faut toujours l’apprivoiser

Combattante sans pitié,
D’une brutalité invétérée
Une prospective il faut nous trouver
Pour ne pas inutilement s’agiter
Se trouver à la dérive
Aller à la côte, honteux et désorienté,
Quelle peine Matelot (mat’ l’eau)
Toi au courage, tu nous as pourtant habitués
Les bras maintenant, tu ne vas pas baisser !

Presqu’île, il fait d’urgence te sauver
Faire jouer les idées et la solidarité
Pour ne pas te défigurer
Oser inventer demain pour t’aider,
Ne plus souffrir d’un décalage
Entre une image passéiste et la réalité.

Terre même de notre attachement de presque insularité
Avec ses grains de folie et ses particularités
C’est ici chez nous parce qu’on se sent aimé
C’est la trace d’une grande liberté.

C’est ici que sont mes racines
Où mon empreinte s’est esquissée
Liens indéfectibles pour les miens

Glaneuse de côtes
Dunes de sables émouvants
Bouts du monde sans horizon
Et pourtant si contenants.

Petite mer, parenthèse infinie de créativité
Fais-nous confiance pour trouver des solutions adaptées
Pour ne pas laisser sombrer
Dans ce terminus de la souffrance et du passé
Où tu es parfois plongée
Notre beauté de l’enfance
Nous n’accepterons pas de la gâcher.

Dominique THOMAS-PADELLEC